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Zeste dans tous ses états

30 mars 2012

La Tunisie,..ma Tunisie (3)

En Tunisie j'aime : la simplicité partout présente (enfin presque partout..), le ciel plein d’étoiles, la lumière, la mer, les fruits et légumes qui sentent bons et qui sont plein de goût , les odeurs des fleurs telles le jasmin, le mezoued, cette solidarité incroyable entre les personnes, labladi, l’ambiance, les louages, les souks, l’accueil, le thé aux pignons et le thé aux amandes, le zgougou, des expressions dont seuls les tunisiens ont le secret (la pluie tire deux fils du ciel, le matin lumière,..etc.), la voix du mezzuin qui donne la chaire de poule tellement c’est beau à écouter, les jus cocktail de sidi bou, la révolution, le niveau d’instruction, les dattes, les salons de thé, les hammams, le train, le gsm pour arriver à joindre les amis pour « faire un programme », les moutons et les vaches qui font la file devant la boucherie pour ensuite avoir leurs têtes qui pendent à l’entrée, l’harissa, le boga cidre, manger avec les doigts, les  «  khouyia » et les « okhti » à tous les coins de rue,  les « lé,lé,lé » qui ponctuent pratiquement toutes les conversations, cette manière inégalée de s’emporter très fort et très vite pour un rien et ensuite redescendre,…etc.

Bref tout ce qui fait qu’il est plus facile d’atterrir à Tunis que de décoller. 

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14 mars 2012

La première gifle

J'ai la joue en feu. J'entends encore le "clac" résonner dans mes oreilles. Je n'ai rien compris, mais pourquoi a-t-il fait ça???

Je n'ai rien vu venir, je ne m'y attendais pas. Mais pourquoi a-t-il fait ça???

Je travaillais comme étudiante à l'aéroport. Je m'occupais de l'enregistrement des bagages, de la vente des parfums en zone de transit ainsi que de l'accompagnement des passagers jusque l'avion.

J'aimais beaucoup ce job, je rencontrais beaucoup de personnes d'horizons différents et je pouvais pratiquer les langues que je connaissais.

A la fin de mon service Le-Grand est venu me chercher à l'aéroport. Nous sommes rentrés chez mes parents. Ceux-ci n'étaient pas là.

Le-Grand était très nerveux. Il n'était pas content parce que j'avais prévu une sortie avec Maman. Il a commencé à crier très fort, à devenir tout rouge. Je n'avais jamais vu quelqu'un dans cet état. Pourquoi se fâche-t-il aussi fort? Qu'ai je fait d'aussi abjecte pour mériter une telle colère? Je ne comprends pas.

J'ai la sensation d'être prisonnière, quoi que je fasse, quoi que je dise, rien ne convient, il crie encore plus fort. Je suis même prête à annuler la sortie, je ferais n'importe quoi pourvu qu'il arrête. Il crie, cire et crie encore. Ses mots sont incompréhensibles.

Soudain "clac".

Ça fait mal, ça fait mal partout. 

Ça fait mal à la joue, mais aussi et surtout à mon amour propre. Tout tourne dans ma tête. La pression est telle que je finis par pleurer.


Enfin il finit par se calmer. Me prends dans ses bras, il s'excuse, et s'excuse encore. Il me promet qu'il en recommencera plus. Il me dit quej'ai bienr aison de faire des sortie avec ma mère. Il me promet de se clamer, et de ne plus jamais me frapper.

Il me sert fort et me console. 

Le lendemain, il m'offre des fleurs.


Première dispute, premier cri, première gifle, première promesse, premier cadeau pour se faire pardonner.

Et le pire de tout : première fois que je crois à ses salades.

On peut se poser la question de savoir pourquoi je suis restée... Maintenant je connais les raisons, à l'époque pas. Ce sera pour un prochain billet.

14 mars 2012

La rencontre

Décembre 1994

 

J'ai 17 ans, je suis pas très bien dans ma peau. Je n'ai pas beaucoup d'amies, des petits amis n'en parlons même pas...

Ne noircissons quand même pas trop le tableau j'ai quand même quelques amies.

Amélie est la meilleure amie de ma soeur (elle a tout pile un an de moins que moi). Amélie vient souvent à la maison. On s'entend avec des hauts et des bas.

En ce mois de novembre, on s'entend avc des hauts. Elle vient me trouver pour me demander de l'accompagner à un w-e scout. Des amis à elle sont chefs scout. Ils ont un w-e de formation et ont besoin de cuistots. Sachant que je cuisine bien, elle me propose de venir à ce w-e.

 

J'hésite beaucoup, je ne connais personne et puis l'entente avec Amélie est fluctuante.... Que faire?

Je ne sais plus très bien pour quelle raison mais j'ai accepté. Avec le recul je me dis que j'aurais mieux fait de me casser une jambe ce jour là plutôt que d'accepter sa proposition...

 

Me voilà donc embarquée pour le w-e scout. Au menu: spag., crêpes, pains perdus,.. que des bonnes choses. Le soir nous participons à la veillée: chansons et jeux de société au programme.

 

Tout le monde est sympa. On s'amuse bien, je suis contente d'avoir accepté de venir. Ce soir: pictionary. On forme des équipes de 4. Je ne connais aucun de mes co-équipiés: qu'importe ça va être chouette.

 

Dans l'équipe il y a un garçon qui retient mon attention. On rit beaucoup ensemble, on plaisante, on discute,.. bref le courant passe bien. En plus physiquement il n'est pas mal, ce qui ne gâche rien au plaisir. Il est grand, les cheveux foncés et des magnifiques yeux bleus claires.

 

Le w-e touche à sa fin: vraiment c'était un super w-e. Quelques jours plus tard, Amélie m'explique que Le-grand m'apprécie beaucoup et voudrait me revoir. On ne rit pas ;-) A l'époque ça se faisait comme ça. Petit rappel: les portables, internet, fb, msn, e-mails,... n'existaient pas encore. Ok, ça ressemble à la préhistoire.

Elle me dit :"Tu sais, il sera en ville mercredi prochain et serait ravi si tu étais aussi en ville.." Mmmmm Why not?

 

Je suis en ville et me retrouve en face de lui, il est toujours aussi méga giga cool et ses yeux sont toujours aussi envoûtants. On discute de la pluie et du beau temps. On passe l'après-midi ensemble, il me raccompagne ensuite jusque chez moi. Voilà c'est le début de l'histoire avec Le-grand. Nous sommes le 18 janvier 1995.

9 mars 2012

Mon cerveau est une passoire...

Le cerveau humain est vraiment une drôle de machine...

Il m'a fallu un certain temps avant de m'en rendre compte. Il laisse saufs certains souvenirs et en enfouit certains autres. Il fait le tri tout seul comme un grand selon des critères qui lui sont propres et à l'insu de mon plein grès...

Toute la violence de Le-grand trouvait toujours son origine dans un prétexte. La plus part de ces prétextes, je les oubliais instantanément, ce qui n'arrangeait rien à sa colère.

Je ne retenais que ceux que je trouvais les plus ahurissants, les plus dingues comme par exemple il pouvait se mettre dans une colère épouvantable pendant plusieurs heures tout simplement parce que j'avais fait tomber une miette de pain à côté de mon assiette en mangeant, ou parce que un de nos enfants avaient fait tomber son verre en voulant le saisir,..etc.

Nombres d'autres prétextes sont passés à la trappe, volatilisés, oubliés... Impossible de m'en souvenir.

Lors des disputes j'avais tellement peur que je ne retenais rien, toute mon énergie était focalisée sur ma défense : comment me sortir de ce pétrin?

Je me rendais bien compte que les prétextes étaient fallacieux et que le but était uniquement de se mettre en colère. La raison importait peu il voulait se fâcher c'est tout.

Ce n'est qu'après l'avoir quitté que je me suis rendue compte que la mémoire est sélective. La mienne s'apparente au gruyère.. Enfin pas exactement. Je pense plutôt que tous les souvenirs sont là mais bien cachés et renfermés à double tour dans un coin de mon cerveau.

Quelques temps après l'avoir quitté, l'armoir fermée à double tour s'est ouverte et des souvenirs en sont sortis. A ce moment, jour et nuit, je ressentais à nouveau toutes les sensations que je ressentais lors de ses crises. Je revoyais des images, j'entendais ses cris. J'étais terrorisée jour et nuit alors qu'il n'était plus là. J'étais terrorisée par mes souvenirs.

Lorsque je voulais parlé de ce que j'avis vécu, je perdais ma voix. Elle s'enrouait et disparaissait ensuite pour deux trois jours. J'ai donc tout fait pour refermer cette armoire. Il parait que ça s'apelle syndrome post-traumatique. En tout cas, je ne souhaite ça à personne parce que revivre toutes ces horreurs 24h/24, c'est dur. C'est comme faire d'affreux cauchemars en continu sans qu'il soit possible de les arrêter.

Heureusement avec le temps ça va mieux. Je peux en parler et je garde ma voix. 

Pour constituer un dossier, j'ai demandé aux rares personnes que je pensais susceptibles d'avoir vu certains épisodes de témoigner. Ces personnes ont très gentiment répondu positivement à ma requête.

J'ai, petit à petit, reçu les témoignages. Ca m'a fait vraiment bizarre de les lire. Il y avait bien évidemment des faits dont je me souvenais très bien. Cependant il y a de nombreux passages dont je ne me souviens absolument pas. Je lis ces passages comme si il s'agissait de la vie de quelqu'un d'autre sauf qu'il s'agit de la mienne.

13 février 2012

La Tunisie,..ma Tunisie (2): Zeste au hammam.

J'avais déjà entendu parler de ce truc : "le hammam". Je n'avais absolument aucune idée de ce à quoi ça ressemble, ni comment ça peut bien fonctionner,...

 

Etant très curieuse de nature, j'avais très envie d'essayer. Je prends donc mon teléphone pour demander à Emna l'adresse d'un bon hammam traditionnel.

 

Aussi tôt dit, aussi tôt fait. Je me rends au hammam.

 

Première surprise, le hammam se situe dans une maison. Rien de l'extérieur ne permet de différencier un hammam d’une autre maison (bon sauf le petit écriteau à côté de la porte...)

Je sais qu'il existe des heures pour les hommes et des heures pour les femmes. J'aurais voulu vérifier si je ne m'étais pas trompée d'heure avant de pousser la porte, mais l'horaire est indiqué en arabe... Je croise très fort les doigts, pourvu que je ne sois pas trompée..., je n'ai aucune envie d'arriver pendant la période d'ouverture pour les hommes.

Je pousse la porte et me retrouve dans une immense salle remplie de femmes qui se reposent en papotant gaiement.

La pièce est très grande. Au centre de celle-ci il ya une  fontaine sans eau, en bas y sont déposés des sandales en bois. Sur le dessus de la fontaine il y a une montagne d'essuies.

A droite et à gauche des femmes bien emmitouflées dans leurs essuies sont assises sur des grandes estrades recouvertes de tapis. Moult casiers sont accrochés au mur.

Juste à gauche en entrant, il y a un guichet. Une dame est assise derrière, elle me regarde avec des yeux étonnés: il est évident que je ne fais pas tellement couleur locale. Pour faire simple, il y a en Tunisie deux types de hammam: d'un côté ceux des hôtels et de l'autre les hammams traditionnels. Il est rarissime que des touristes s'aventurent dans un hammam traditionnel...

Je salue la dame et lui explique que je souhaite une entrée au hammam, un gommage, un massage et si possible un gant noir... 13 dinars pour le tout (soit +/- 6,5€).

Je lui demande ensuite de la manière la plus détachée possible : "C'est la première fois que je vais au hammam, pourriez-vous me dire comment ça fonctionne?" De l'air étonné elle passe à un air "Je-me-retiens-pour-ne-pas-éclater-de-rire". En essayant de garder son sérieux, elle me dit de me déshabiller, de mettre mes vêtements dans un casier, de prendre mon shampoing et mon savon, et de mettre mon essuie dans la fontaine sans eau. Je suis les instructions, enfile mon dessous de bikini et entre dans le hammam proprement dit.

 

Je rentre. Un hammam est une succession de grandes salles de plus en plus chaudes avec des grandes estrades en marbre. Le plafond est peint en bleu nuit avec des magnifiques étoiles dorées peintes à la main.

 

C'est à ce moment précis que je prends conscience de deux choses: 

1. Les instructions de la dame à l'accueil s'arrêtaient à la porte du hammam. Heuuuuuu je fais quoi moi maintenant????

2. Je ne suis pas tunisienne. Bon ok, je le savais déjà, ce n’est pas vraiment un scoop. Mais là je le sens. Je le sens grâce à toutes les paires d'yeux qui me dévisagent de la tête aux pieds. Physiquement je suis l'opposé de la tunisienne moyenne et là les regards me le rappellent. 

Je fais quoi maintenant????

Une dame s'approche de moi. J'arrive à comprendre que c'est elle qui s'occupe du gommage et du massage. Elle me tend un seau et une petite cruche en plastique. Elle me conduit vers la pièce la plus chaude. Elle me montre les robinets d'eau chaude et d'eau froide.

Je regarde autour de moi. En fait il faut remplir deux seaux d'eau. Un pour y mettre les pieds, l'autre pour se verser de l'eau sur le corps. Elle me laisse et me dit qu'elle va bientôt venir me chercher.

Une dame s'approche de moi et nous entamons la conversation. Elle est très surprise par ma présence. Elle m'explique qu'en Tunisie, on va au hammam entre copines. Elles vont en moyenne au hammam une fois par semaine et ce dès le plus jeune âge.

J'adore l'ambiance des hammams. C'est une ambiance gaie et détendue. Je trouve toujours bien quelqu'un pour papoter.

La dame qui fait scroutch scroutch ( la dame qui fait le gommage) vient me chercher. Elle me dit de me coucher sur le marbre et elle commence à frotter. Mon Dieu j'ai beaucoup trop de peau, oula si elle continue j'en aurais plus ... Que c'est agréable....

Viens ensuite le massage à l'argile : tout simplement excellent. 

Ensuite il faut se savonner de la tête aux pieds et s'asperger généreusement d'eau.

Je me dirige vers la sortie. Je m'emballe dans mon essuie, m'assieds et entame la conversation avec ma voisine.

Je me sens bien. Au hammam c'est certain j'y retournerais et cette fois-ci sans demander le mode d'emploi ....

 

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10 février 2012

La Tunisie,..ma Tunisie (1)

Novembre 2010

 

L'ambiance à la maison est toujours aussi détestable. La peur, l'angoisse et le stresse sont omniprésents.

Tout dans la vie a ses limites et je pense que j'ai attends les miennes. Ma conscience commence à se réveiller après 15 ans de léthargie: est-il vraiment possible que je sois la grosse merde qu'il dépeint au quotidien? Un seul et même être humain peut-il réunir autant de défauts? Puis-je être aussi laide, aussi bête, aussi peu organisée, aussi peu efficace,.. que ce qu'il le dit?


Puis cette envie soudaine de respirer, et cette envie de me retrouver seule face à moi même  qui me prend. Et aussi un constat: j'ai 33 ans et je n'ai jamais rien entrepris seule dans ma vie. Il est temps que cela change.


Cette été nous sommes partis en Tunisie: quel beau pays.

Un jour nous avons pris le train pour nous rendre à Tunis. La chaleur était accablante. Le-grand, Louis, Octave et Félicie ne veulent plus marcher, nous rebroussons donc chemin. J'ai vu juste assez de Tunis pour me donner une folle envie d'y revenir.

En ce mois de novembre 2010, je repense à Tunis.... Voilà mon projet partir seule une semaine à Tunis, louer un appart et visiter.


Aussi tôt dit, aussi tôt fait... Je n'en reviens pas du tout: Le-grand est d'accord de me laisser partir seule. Je suis ravie. Mais il faut dire qu'il me doit bien ça, lui part régulièrement se ressourcer seul à la mer.


Billet d'avion réservé : OK

Appart loué: OK.


Et puis janvier 2011... La révolution.... Oulala vais-je oser partir?


Mars 2011, tout le monde pense que je suis folle, que je ne devrais jamais partir dans un pays aussi instable. Je m'en fiche, je pars. Je suis dans l'avion.


J'atterri à  Tunis-Carthage. La première chose qui saute aux yeux en Tunisie c'est la lumière. Venant du pays du gris et de la pluie, j'ai une fascination pour cette lumière. Cette lumière est présente quelque soit le temps, elle est belle. Elle est tout simplement belle.


Je prends un taxi, je vais à l'apprt. Le propriétaire m'attend. Il me fait visiter le quartier histoire que je puisse retrouver mon chemin seule la prochaine fois.


Première nuit : je profites du calme et du silence.

Le matin, je me lève. J'abarque mon sac à dos et je suis partie. Où vais-je aller? Si je commençais pas Tunis?

Me voilà en route: direction l'arrêt de bus.

Je monte dans le bus. Absolument tout le monde dans ce bus me regarde, je ne me sens pas très à l'aise. Je remarque une jeune dame, je vais m'assoire à côté d'elle. J'entame la conversation. Elle s'apelle Emna. Elle habite dans le même quartier que moi et elle va à Tunis se balader. Elle a fait la révolution et le sit-in de la Kasbah. Elle me demande ce que je vais faire à Tunis. Je lui explique que je vais me balader.

Elle me propose d'être mon guide. J'accepte bien volontier.

Nous marchons ensemble dans les souks. Nous sommes dimanche, la majorité des échoppes sont fermées. Nous marchons jusque la Kasbah. Elle pleure car des ouvriers sont charger de repeindre les murs de la Kasbah. Elle a l'impression qu'on essaye d'effacer les traces de la révolution.

Des groupes de citoyens se chargent du nettoyages de la place.

Après, nous retournons dans les souks. Nous allons prendre le thé avec certains de ses amis révolutionnaires. Nous sommes dans un petit café au coeur des souks. Elle me fait goûter un sandwich avec du chemiya. Il s'agit s'agit d'un pâte très sucrée à base de graines de sésame. C'est succulent.


Nous voilà avenue Bourguiba. Les militaires et la police sont présentent partout mitraillettes aux poings.

L'ambiance sur l'avenue est bonne. Il souffle comme un vent de liberté.

Cela fait tout drôle de se retrouver sur cette avenue qui, encore quelques jours auparavant, a été le théâtre d'affrontement sanglant. Je regarde le toit des immeubles et pense aux snipers qui s'y cachaient. 

J'écoute Emna me parler de la révolution, de sa révolution. Nous passons l'après-midi avec tous ses amis révolutionnaires. Nombres d'entre eux sont blessés. Il ont tous un diplôme universitaire et la plupart est au chômage. Leur vie est difficile.

Une des amies d'Emna me confie qu'elle gagne 200 dinars par mois (+/- 100 €). Je ne comprends pas comment elle s'en sort....

La journée touche à sa fin Emna et moi rentrons à la Sokra. 

Merci Emna pour cette excellente journée. Ma première journée à la découverte de la Tunisie. La première d'une longue série.



8 février 2012

Le jour où tu as voulu me tuer

Avril 2011.

 

Bientôt 10 ans de mariage. Un voyage est prévu. Sans exagération, je l'ai bien mérité ce voyage parce que avec tout ce que Le-grand m'a fait subir, un voyage c'est vraiment un minimum.

 

Je réserve le voyage, 10 jours dans un chouette hôtel en Tunisie. Haaaaaa la Tunisie.. sa lumière, son ambiance, la mer, sa culture..

Ca va faire du bien.

Il faut savoir que les vacances avec Le-grand sont très rarement, pour ne pas dire jamais, de tout repos. Il râle en permanence et pour tout.

Pour commencer, il y a l'épreuve des valises, c'est tout un poème. Il commence par faire sa petite liste des-choses-absolument-indispensables- à-apporter. Ensuite: "Zeste, tu sais où ce trouve le Machin?, Quoi ta valise n'est pas encore prête? Tu ne prends pas ça? Mais que vas tu faire on risque d'en avoir besoin, Dépêche toi, on ne sera jamais prêt à temps,...."Et j'en passe et des meilleurs.

Pour lui, tout départ est une source de stresse immense et sur qui tente-t-il de se libérer de son stresse... Je vous laisse deviner.

 

Enfin les valises sont bouclées, le départ est imminent.

 

Nous arrivons en Tunisie. J'adooooooore la Tunisie. Je me sens comme un poisson dans l'eau et ne peux m'empêcher d'être heureuse. Le-grand ne supporte pas de me voir heureuse. Il ne l'a jamais supporter et ce n'est pas maintenant que ça va changer.

Quand je suis heureuse, son comportement est assez simple : Il pleure, tente de me culpabiliser "Comment peux-tu être aussi heureuse alors que tu vois bien que je suis très mal/stressé/malade/déprimé.., c'est juste pour me narguer ou quoi??", se fâche pour des détails,.. bref essaye de me pourrir la vie pour que moi aussi je sois malheureuse comme les pierres.

Pour qu'il arrive à me rétirer mon sourire en Tunisie, il doit vraiment faire très fort, parce que dans ce pays, je me sens très très bien.

Il faut savoir que Le-grand rien ne l'arrête, alors pour faire disparaitre mon sourir il a décidé d'y mettre le paquet: il pleure pratiquement toute la journée, se plaint, geind, il me laisse seul parce-que-lui-ça-va -pas-du-tout-et -qu'il-doit-dormir-pour -oublier -que-ça-va-pas-du-tout,..etc. Il essaye tout mais rien ne fonctionne et quand ça fonctionne pas ça décuple sa rage.

 

Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort, telle est sa devise. Franchement voir sa femme heureuse quel suplice.

 

Par une belle nuit tunisienne, je dormais du someil du juste, lorsqu'un coup me réveilla en sursaut.  Que se passe-t-il?

J'ouvre en quatrième vitesse les yeux et je vois Le-grand le visage rouge, la veine du front qui ressort, les yeux grand grand ouverts, la bouche ouverte et crispée. Je connais ce visage, cette grimace et cela ne me dit rien qui vaille... Il vient de switcher, il est dans ce cas parfaitement incrontrôlable.

Il a un coussin en main et me frappe et me frappe et me frappe encore avec. Je lui demande d'arrêter, je ne comprends rien, je dormais, pourquoi il fait ça.???? Il me répond des choses incompréhensible, la seule chose que je comprends c'est "mais tu sais bien que je suis fou". 

J'ai peur, j'ai très peur, mon coeur va exploser tellement il bat fort et vite. Que faire, m'enfuire? Vu ma tenue, je dois absolument enfiler quelque chose, je ne peux pas courir dans le couloir aussi . Je ne peux pas le perdre des yeux, il doit rester en vue il essaye toujours de me frapper, j'escive. Au secours, impossible d'arriver à attraper un vêtement.

 

Il crie toujours des choses incompréhensible. Il attrape des objets et tentent de les briser. Il commence par sa montre, puis tente d'attraper mon ordi. Je le sauve inextrémiste.... 

Il est maintenat juste devant moi, je suis coincée, je ne sais plus reculer, ni avancer. Il a toujours le même visage déformé par la rage.

Il m'attrape par le cou, pourvu qu'il ne sert pas. Au secours il sert, il sert de plus en plus fort, j'essaye de me débattre, j'esaye de cirer,...

J'ai très peur, je ne sens plus l'air arriver dans mes poumons, j'essaye encore ça passe pas. J'ai la tête qui tourne, j'ai l'impression que mes yeux vont sortir des orbites. Tout devient noir, je ne vois plus rien pourtant mes yeux sont ouverts.

Je n'entends plus rien non plus, les idées se bousculent dans ma tête, des flashs de ma vie apparaissent. Puis tout d'un coup une idée s'impose: "Je ne veux pas crever ici et maintenant, j'ai encore plein de choses à vivre, j'ai trois enfants ils ne peuvent pas vivre rien qu'avec Le-grand, JE NE VEUX PAS MOURIR!!!!!!!!!!!!!!" Je ne veux pas mourir c'est un fait mais je ne sais pas comment faire, je n'ai plus de force, je ne vois rien, je n'entends rien, j'essaye de respirer mais rien n'y fait....

J'ai l'impression que ça dure des heures. Puis soudain au miracle, il lache prise. Je prends une profonde inspiration, ça fait du bien. Il me jette sur le lit. Je suis sonnée, j'ai un peu de mal à retrouver mes esprits, mais je ne dois pas baisser la garde, il peut recommencer à chaque instant et non , non et non je ne veux pas mourir.

Après c'est le trou noir, je ne me souviens plus de rien. 

Le premier souvenir qui me reviens à l'esprit est celui-ci: je suis assise sur le lit et lui aussi. Il a repris son calme, nous discutons. Je lui dit que je ne peux plus vivre comme ça, les injures, le harcèlement moral, les coups,..etc. Je ne peux plus, ça devient épidermique. Maintenant dès qu'il s'approche de moi, j'ai envie de vomir, j'ai les poils qui s'hérissent. Il est absolument hors de question qu'il me touche, même pour me dire bonjour. Il dit comprendre mais refuse d'admettre que hier il a essayer de me tuer "Je t'ai juste pris par la gorge pour te pousser sur le lit." 

Je veux le quitter mais comment faire. Je sais qu'il est fou et absolument capable de tout. Si je le quitte brusquement, il pourrait très bien essayer à nouveau, essayer de me tuer et/ou s'en prendre aux enfants. Il va falloir que je fasse preuve de psychologie. Cela fait déjà des années que je tiens bon, je ne suis plus à quelques jours près. Cette fois-ci il n'arrivera pas à m'amadouer. J'ai un objectif et il n'arrivera pas à me faire changer d'avis. 

Je veux le quitter et je vais mettre tout en oeuvre pour y arriver. Lui il veut mourir c'est son problème. Moi je veux vivre, j'aime la vie. Elle est belle et je veux en profiter. Il ne me tuera pas.

8 février 2012

Le psy de Sidonie c'est mon voisin...

On continue à discuter. Il m'explique qu'il est tunisien. Il est arrivé en Belgique il y a deux mois. Il travaille dans un hôpital ici et a franchement le mal du pays.

Qu'est ce que je le comprends... J'adore la Tunisie : la lumière, la mer, la culture, la manière de vivre, la solidarité, ..etc. J'aurais un mal fou à m'habituer à la Belgique si j'avais toujours vécu là-bas tellement la manière de vivre et de voir la vie sont totalement différentes.

 

Il se sent seul. Il trouve les belges très réservés, binaires et narcissiques, dôle de portrait....

Je lui demande où il habite... et là quelle surprise, il habite à exactement 100 mètres de chez moi! Que le monde est petit...

La vie fait quand même parfois de drôle de surprise. Je zippe sur mon touchpad, j'envoie une invitation d'ajout à ma liste d'ami à un parfait inconnu qui se trouve être mon voisin...

 

Les discussions s'enchainent, on fait connaissance, on se découvre plein de points communs, dont entre autre la photo. On parle de la Tunisie, il me parle de son métier, je lui parle de Bruxelles,....

Finalement, on se décide à fixer un rendez-vous pour se balader aux plaisirs d'hiver.

Voilà, le jour j, l'heure h sont arrivés. Je file à notre rendez-vous.

Je ne l'ai jamais vu, je n'ai aucune idée de ce à quoi il ressemble. Pour le lieu de rendez-vous j'ai donc choisi un endroit du voisinage où il serait seul à attendre.

J'arrive, je l'apperçois au loin, je suis hyper curieuse. 

Ca y est j'approche, il se retourne. Waaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaw, c'est bien lui?? Sidonie avait raison il est tout simplement waaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaw.

Il est grand, a la carrure sportive. Ses cheveux sont noirs jais. Ses jolis yeux noisettes sont surmontés par d'épais sourcils noirs.

Son sourir est franc, chaleureux et terriblement charmant. 

Amir? Zeste? Oui....

Ses yeux brillent, il a le regard perçant.

On se dirige vers les plaisirs d'hiver. Je propose d'aller en premier lieu voir la piste de ski. Ça lui convient. On rigole des chutes des débutants, il m'explique le genre de lésions que risque de causer de telles chutes. Il rit du fait d'avoir étudié ça à la fac de médecine de Tunis alors que dans son pays il n'y a aucune chute de ski. On rit ensemble.

 

Nous continuons notre ballade: la Grand-Place, le marché de Noël,... nous arrivons finalement à la patinoire.

 

Un tunisien sur des patins à glace c'est comment dire.... manifestement contre nature.

Il est stressé, il a peur de tomber. Je lui explique le béaba. Il se tient au bord.

Quelques "supporters" accoudés à la balustrade attendent son passage avec impatience, il en rit. 

Quand il perd l'équilibre, il s'accroche ou plutôt se pend à moi.

Après 4 ou 5 tours de piste, voyant qu'il n'est vraiment pas à l'aise, je lui demande s'il souhaite continuer ou arrêter... Il jette l'éponge : lui et la glace ça fait deux.

 

Je suis bien, la vie est belle, sa compagnie est très agréable,on papote, on rit. Je lui montre les halles saint Géry, puis nous marchons vers notre quartier.

Zuuuut, on approche du quartier, la soirée serait-elle déjà finie? Non, je ne veux pas... 

Zeste: Tu as déjà mangé? On va manger une pizza ou un durum?

Amir: Bonne idée, tu connais un chouette endroit?

 

Direction la pizzeria du coin. Il me raconte sa vie à Dakar: le soleil, l'ambiance, l'hôpital. Il me parle de son mal être à Bruxelles: le gris, le froid du climat et des gens. Il me demande comment ça se fait qu'ici on peut passer par exemple un temps de midi agréable avec des collègues et qu'en suite le lendemain ils ne disent même pas bonjour... Je lui avoue que ça fait longtemps que je me pose la même question.

 

Il me fait remarquer que je suis la seule personne d'origine belgo-belge dans le resto et que c'est également pratiquement le cas dans le quartier.

C'est peut-être étrange, mais je ne le remarque plus.. Effectivement, je sais que l'immense majorité des habitants du quartier est d'origine maghrebine mais je le remarque plus. Je ne les vois pas comme différents et je ne me vois pas comme différentes.

Je sais que physiquement et culturellement il y a des différences mais on est tous des êtres humains, non? On a beaucoup à apprendre des uns des autres. Ça fait bizarre d'être toujours définie par rapport à ses origines.

On discute ensuite psychiatrie, j'apprends des tas de truc, c'est une matière dans laquelle je n'y connais pratiquement rien. Fous rires garantis. Le schizo qui a son pied ou sa main qui lui parle, le trouble de l'adaptation, ...

Je le regarde, non je le dévore du regard. Il a un charme fou, il est drôle intelligent, cultivé...

Quelle soirée magnifique. 

 

On sort du resto, il me raccompagne chez moi. On se dit "bye à la prochaine".

Je veux le revoir.....J'espère que lui aussi.

 

7 février 2012

Le psy de Sidonie

Sidonie je l'adore, c'est mon âme soeur version féminine. On se comprend avec ou sans parler. Elle est toujours là pour moi et j'essaye aussi de la soutenir du mieux que je peux.

Bref c'est mon amie, ma soeur, on s'adore.

Mais ma Sidonie, elle va pas toujours bien. Les idées noires dansent parfois dans sa tête.Ses idées volent dans tous les sens: elle fait des flap-falps..... Des fois c'est pas des idées noires dans sa tête, c'est des idées qui font qu'elle ne peut plus s'arrêter, elle range, trie, astique nuit et jour....

Elle se soigne Sidonie, mais des fois elle a aussi besoin d'un petit coup de pouce qui passe par la case hôpital psy.

C'est ce qui lui est arrivé cet automne. Elle a fait un petit séjour à l'hosto.

Elle a un rendez-vous presque tous les jours avec un psychiatre. Après la première consultation elle me téléphone: "Zeste, mon psy il est grand,beau, gentil et  souriant. C'est le gars qu'il te faut." J'éclate de rire. Je n'envisage pas 2 secondes quoi que ce soit avec le psychiatre de Sidonie.

Mais Sidonie et moi on aime rire, c'est sur elle me fait une blague juste pour s'amuser entre nous. 

Après chaque consultation elle me raconte la même chose et rajoute des détails. Elle ne fait pas de blague en réalité, elle pense sincèrement que son psychiatre et moi on est fait pour aller ensemble. Allez Sidonie revient sur terre, je veux pas de ton psychiatre.

 

Elle me dit : "Zeste écoute, il grand, beau, brun, tunisien, intelligent, a un sourire merveilleux, il a le soucis des autres, c'est l'homme qu'il te faut. Je me suis débrouillée pour connaître son prénom, c'est Amir et je connais aussi son nom donc tu vas sur facebook pour voir son profil. Moi j'ai pas d'accès, tu cherches et tu me dis si tu trouves." 

Bon si ça peut lui faire plaisir... Elle a pas de connexion donc je fais ça pour elle.

 

Il faut savoir que j'ai un pc portable avec un touchpad que je ne maîtrise pas hyper bien....

 

Je trouve le profil d'Amir. Verdict: je le vois pas ton psy, il mesure 5 mm sur la photo.....

Fin de la discussion sur son psy: ouf il était temps!

 

Deux jours plus tard, j'allume facebook comme à mon habitude et là...... Notification :"Amir vient d'accepter votre demande d'ajout à la liste d'ami" Heuuuu c'est que ce truc, j'ai rien demandé moi!

C'est là que je me souviens que lorsque je regardais son profil, j'étais en train de téléphoner à Sidonie. Le téléphone dans une main, le touch pad de l'autre... A mon avis j'ai zippé.

 

La honte totale... Qu'est ce que je fais? Je le supprime? Je le grade comme ami et on avise après? Sidonie semble quand même dire qu'il est vraiment top de chez top.....

Finalement je le garde comme ami.

Le lendemain soir....

 

Amir: bonsoir

Zeste: bonsoir

Là mon coeur bat à 300 à l'heure je vais lui dire quoi? Forcément il va demander qui je suis et pourquoi j'ai demandé à être son amie....

Amir: ça va?

Zeste: bien merci et toi?

Amir: ça va oui. On se connaît?

Zeste: non

Merdeeeeeeeeeeee je vais lui dire quoi????

Amir: je pensais que vous travailliez avec moi a l'hopital, mais je crois que non.

Zut, au secours, je vais lui dire quoi?? Je peux pas dire que c'est une idée d'une de ses patientes, genre "Vous voyez, mon amie Sidonie, qui est aussi une de vos patientes pensent que vous êtes tout à fait mon type et donc a demandé que je regarde votre profil facebook et pas inadvertance j'ai zippé avec mon touchpad..."

Zeste: non je travaille pas dans un hôpital et je ne vous connais pas. Il y a un jour ou deux, quelqu'un a piraté mon compte et a envoyé des demandes d'ajout à la liste d'ami et a publié des messages sur le mur de certain de mes amis fb... Vous faisiez partie des personnes des demandes d'ajout à la liste d'ami..

Zeste t'a rien trouvé de mieux?? C'est nul comme excuse bidon, il va te prendre pour une cinglée...

Amir: okkkkkkkkkk

Il me croit? Il croit un truc aussi bidon? Il semble en tout cas.... Bon je vais en rajouter une couche...

Zeste:c'est la deuxième fois que mon compte est piraté mais j'ai toujours pas trouvé le pirate :/

Amir: c'est sûrement un admirateur secret ;)

Heu j'ai bien lu ce que je viens de lire? Il attaque? En fait il s'en fout de mon excuse ;)

Zeste: on ne sait jamais mais bon j'en serais la première étonnée loooooooooooooooooooool faut vraiment avoir du temps à perdre pour pirater le compte de quelqu'un.

Amir: mais quand on est fou de quelqu'un on compte plus le temps.

Zeste: peut-être mais bon..

Amir: j'ai bien aime l'idée de la ballade aux plaisirs d'hiver. J'aime pas ce "mais bon".

Mon statut du jour sur facebook était que je cherchais quelqu'un pour aller aux plaisirs d'hiver avec moi. Je rêve où il me drague gentiment? 

6 février 2012

Je le quitte aujourd'hui!

Aujourd'hui c'est jour de fête. Louis, Octave et Félicie sont fins prêts: ils sont beaux comme des sous neufs. Ils sont heureux et courent partout.

 

Le-grand s'apprête, comme d'habitude il n'est pas content.... "Mes chaussures, tu as vu où sont mes chaussures??? Tu sais très bien que je dois encore les cirer! Où les as-tu encore mises???"

Il fulmine, il s'énerve, il vocifère encore et toujours... Tout est de ma faute pour changer... Je ne suis jamais à la hauteur de ses exigences: chemise pas repassée comme il l'entend, chaussures qui se font la malle, enfants qui bougent, affaires pas encore prêtes,... 

Mais quand me laissera-t-il tranquille. Il n'en a pas marre de crier et de s'énerver ainsi sur moi.

Cela fait quelques mois que j'ai pris conscience, qu'il est parfaitement impossible que je sois la merde qu'il décrit au quotidien. Ce n'est pas possible, l'être qu'il décrit ça ne peut pas être moi. Je ne peux plus vivre dans cet énervement, ces cris, ces coups, j'en peux plus c'est de trop, je craque. Il me dit qu'il va changer, qu'il va voir un psychiatre et un psychologue une fois par semaine et que tout va rentrer dans l'ordre.

Cela fait 16 ans qu'il me dit qu'il va changer. Le seul changement que j'ai remarqué est que sa violence augmente et s'intensifie...


Je vais le quitter. Le-grand le sait très bien, il sait que j'attends la crise de trop. Il le sait, je lui ai dit. Quand va-t-il se lancer? Aujourd'hui? Demain? Qui sait.....

 

On est prêt, on part. Tout le reste de la famille arrive également à la salle pour la fête. C'est une belle journée ensoleillée de printemps.

La fête est organisée conjointement par ma soeur et moi. 

L'humeur générale est excellente. Les enfants sont joyeux, ils courent, rient, s'amusent.

Le repas est délicieux les convives nous congratulent ma soeur et moi pour nos prouesses culinaires.


Vers 17 heures, la fête touche a sa fin. Les derniers invités s'en vont. Il reste Le-grand, les enfants et moi, ma soeur, son mari et sa tribu, mes parents, et quelques autres personnes qui ont décidé de nous donner un coup de main pour le rangement.


Nous sommes une poignée à nous affairer dans la cuisine: ranger, nettoyer, faire la vaisselle,...etc.


Mais où est  Le-grand?? Tout le monde est à l'ouvrage et lui je ne le vois pas... Je cherche.

Je le trouve en train de ronfler dans un divan. Je le réveille doucement en lui disant que tout le monde nous aide et que ce serait peut-être bien qu'il vienne aussi. Il me promet d'arriver dans 2 minutes, juste le temps de se réveiller. 

Je retourne au travail.

5 minutes, 10 minutes, toujours pas là...

J'y retourne, il promets d'arriver.

5 minutes, 10  minutes toujours rien...

J'y retourne, et je l'attends. Là il est dans une colère noire, mais vient avec moi.


Il est très énervé et très en colère. Il arrive telle une balle dans la cuisine. Il me dit:" Toi va laver la vaisselle, moi j'essuie." Dès le première verre il hurle qu'il n'est pas assez propre, les injures pleuvent. Tout le monde nous regarde... Ma soeur ne tient plus et lui dit "J'en ai marre que tu parles tout le temps comme ça à ma soeur!".

Là il explose, il jette le verre qui se brise en mille morceaux. Il lance me l'essuie à la figure et part en claquant la porte. Il hurle des choses incompréhensibles en pleurant.

J'ai le coeur qui bat à du mille à l'heure, je sais que quand il est dans cet état là il est incontrôlable, il est capable de tout.

Je vais prudemment à sa rencontre. Il est là au bord de la route près du champs. Je le vois au loin lancer quelque chose dans le pré où paissent les vaches.

Il hurle toujours, je ne comprends rien. Il est rouge de rage et de colère. Il me hurle à la figure qu'il vient de lancer son alliance dans le pré. Il crie et crie encore, il prend son air menaçant. Les enfants observent le spectacle de loin.

Il est près à tout. Je téléphone à mon cousin, qui est également son meilleur ami, pour qu'il vienne le chercher. 

Dans le quart d'heure il était là, il l'embarque dans sa voiture et part. Les enfants repartent avec mes parents.


Je rentre à la maison car demain je travaille. 

C'est décidé je le quitte. 

Le lendemain, mon cousin le ramène vers 6h à la maison. En route il me téléphone, je lui annonce que ce n'est plus possible, je ne peux plus continuer dans ces conditions. J'ai peur de sa réaction.

Ouf, il comprend. Ne l'accepte pas vraiment mais comprend. Il me fait jurer que ce n'est que temporaire et que je reviendrais quand j'irais mieux ( ben oui évidemment c'est moi qui ne vais pas bien...). Je lui promets, au moins fort de cette promesse il cherche un appart. Deux jours après il a trouvé et fait ses cartons. Nous sommes le 5 juin 2011.




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Zeste dans tous ses états
  • Zeste 34 ans, 3 enfants, séparée de Le-grand mari violent, fait le tour de sa vie, de son quotidien, des ses amours, de ses passions,... "Je veux rester folle, vivre ma vie comme je la rêve, et non de la manière imposée par les autres". P. Coelho
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